À Libramont, rendez-vous entre agriculture et futur
Le regard de Marianne
Une année, ça passe vite … Celle-ci a été particulièrement rude, à bien des égards. Dans nos fermes, nous avons connu des pluviométries record. Pas de doute, l’automne et l’hiver 2023 de même que le printemps et le début de l’été 2024 resteront dans les annales. Tout comme 1976 ou encore 2018 et leurs sécheresses exceptionnelles. Au niveau syndical aussi, cette période restera longtemps dans la mémoire collective agricole, avec un mouvement de grogne presque sans précédent.

Comme pour rajouter une couche supplémentaire à une situation déjà compliquée pour nos agriculteurs, les conditions météo ont joué sur la qualité et les rendements de nos récoltes, qui sont par conséquent loin d’être au rendez-vous. On peut même les qualifier d’historiquement bas, avec des pertes en céréales pouvant aller jusqu’à 50 % par rapport à la normale.
Si l’herbe a quant à elle l’air d’avoir profité de la pluie abondante, la qualité n’est pas, là non plus, au rendez-vous. Ne parlons même pas des conditions d’accès aux prairies, qui ont pu s’avérer plus que difficiles…Des animaux qui ne peuvent pâturer, des coupes d’herbes qui ne peuvent s’effectuer. Avec pour conséquences, une fois encore des animaux à nourrir l’été et des stocks faibles pour l’hiver prochain, tant en quantité qu’en qualité, avec l’obligation évidente pour la majorité de nos éleveurs de devoir se tourner vers l’achat d’aliments souvent assez onéreux. Il va sans dire qu’au vu du contexte actuel, le stress lié aux conditions de travail ne fait que croître pour nos familles agricoles, pour qui les grandes questions du revenu reviennent au galop.
La FWA souhaite rappeler et souligner l’importance des constats par les commissions agricoles, et ce pour justifier les pertes fiscalement mais pour éventuellement, si les conditions sont remplies, demander une nouvelle fois, le déclenchement du fonds des calamités…
À côté des autres dossiers déjà traités, celui-ci fera évidemment partie des nombreux points que nous aborderons en priorité lors de notre première rencontre avec la nouvelle Ministre de l’Agriculture. Au même titre que la grande question de l’adaptation au dérèglement climatique, tout en intégrant, avec la même attention, la lutte contre celui-ci dans l’équation.
Les difficultés posées par la météo et leur impact sur le revenu, le marché bovin à nouveau en berne, l’adaptation de notre agriculture pour plus de résilience, sa durabilité qui doit être toujours plus protectrice de l’environnement et de la biodiversité, le nouveau gouvernement, la Déclaration de Politique Régionale, la réélection d’Ursula von der Leyen, … les sujets de discussions ne manqueront décidément pas dans les allées du champ de foire et sur notre stand.
En parlant de réélection, c’est avec 401 voix en sa faveur (sur 720) que la Présidente de la Commission européenne a été réélue pour un second mandat, une majorité bien plus confortable que pour son premier mandat ! Alors qu’elle a souvent été critiquée en fin de législature, ce résultat peut dévoiler deux choses importantes. Premièrement, une négociation bien rodée à la fois avec les groupes de centre-droit en mettant en avant la sécurité et en créant un portefeuille de compétences à un Commissaire dédié à la défense, ainsi qu’avec la gauche et les verts en réaffirmant les objectifs du Pacte Vert. Deuxièmement, peut-être aussi un besoin de stabilité après un mandat marqué par les crises sanitaire et internationale ? Une stabilité institutionnelle dont le secteur agricole a aussi besoin alors qu’il est marqué par l’imprévisibilité du climat. Il ne tiendra donc qu’à la Présidente réélue et aux commissaires qu’elle nommera en septembre de transformer les promesses formulées pendant les manifestations en propositions concrètes et de mettre en œuvre ses capacités de négociation qui l’ont aidée à être élue au service du monde agricole. Monde agricole qu’elle désigne par ailleurs comme une des grandes priorités de l’Union européenne.
Finalement, si l’on connait déjà la composition du Gouvernement wallon, la composition du prochain Gouvernement fédéral et de son Ministre des indépendants et de l’Agriculture seront aussi sur toutes les lèvres à Libramont. L’importance des matières fédérales n’est nullement à négliger. L’AFSCA et les matières sanitaires sont importantes, sans oublier les législations économiques qui régissent les relations entre acteurs des filières.
Comme on peut s’en douter, la rentrée sera chargée ! Nos équipes, élus et experts, sont déjà sur le pont pour aborder ce nouveau virage politique, toutes matières et défis confondus pour notre secteur. C’est une équipe FWA déterminée à défendre notre métier et pleine d’énergie qui vous attendra dès ce vendredi et ce pour 4 jours à Libramont.
Comme chaque année, c’est un moment très attendu de tous, qui nous permet de nous « arrêter » et prendre le temps de vous rencontrer dans un cadre plus détendu, d’échanger plus longuement et de discuter de notre métier, le plus beau du monde, entre nous agriculteurs.
C’est aussi et toujours l’occasion pour la FWA de porter votre voix, notre réalité d’agricultrices et d’agriculteurs et nos revendications auprès des décideurs politiques, des médias et des citoyens présents chaque année en nombre pendant ce week-end de fête, de découverte de notre Elevage d’excellence, de l’Agriculture dans toute sa diversité, de la Forêt, des produits de qualité et des nombreux acteurs de notre belle ruralité.
Nous vous attendrons impatiemment et nombreux à l’inauguration de notre stand ce vendredi dès 12h15 ! De même que durant les 4 jours de foire pour des moments de partage et discussions autour d’un petit verre.
Excellente foire à tous et vive notre agriculture wallonne familiale !
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