Benoît Haag, nouveau Secrétaire général de la FWA
Le siège de Secrétaire général de la FWA a de nouveau un occupant
Le siège de Secrétaire général de la FWA a de nouveau un occupant. Benoît Haag a été élu jeudi dernier à une écrasante majorité par le Comité directeur. Un soutien fort délivré par les représentants des agriculteurs à l’adresse de ce bioingénieur agronome et économiste de formation, dont l’un des maîtres-mots est de rendre tout son sens au mot «Fédération».
Ronald Pirlot
©Pleinchamp
Jeudi 12 septembre. La FWA s’apprête à vivre un moment important. Le Comité directeur se réunit avec, parmi les points à l’ordre du jour, la nomination d’un nouveau Secrétaire général. Dans les couloirs règne une sorte de fébrilité inhérente à la solennité du moment. Tous espèrent non seulement mettre fin à plusieurs mois de vacances de la fonction, mais surtout cesser de regarder dans le rétroviseur pour diriger son regard vers des lendemains enchanteurs.
A la mi-journée, à l’issue d’un vote organisé dans les règles de l’art, une fumée blanche s’échappe. Benoît Haag recueille un véritable plébiscite avec plus de 90% des suffrages. Le signal se veut fort… et il l’est!
Une lame de fond traverse les couloirs de la FWA, faisant souffler au sein de la Maison de la ruralité une brise de renouveau. A la sortie de la réunion, les mines sont réjouies. Le nouveau Secrétaire général converse avec les agriculteurs présents, laissant présager, dès l’entame de son mandat, quelles seront ses premières priorités: être à l’écoute et aller à la rencontre des agriculteurs… pour pouvoir fédérer et rendre tout son sens au premier mot de l’acronyme FWA. Une tâche passionnante… dans un contexte plus difficile qu’à l’accoutumé. «Je suis un homme de défi» sourit-il, mais avec une détermination non-feinte.
L’agriculture dans toute sa diversité
Ses premiers mots, Benoît Haag les adresse aux membres du personnel via une présentation choisie. La séduction opère à travers un échange tout en simplicité. Là encore, l’attitude laisse poindre le sens de l’écoute et de la collaboration. «J’aime avant tout appréhender un sujet dans sa globalité avant de prendre une décision» précise-t-il. Ce qui explique ses études d’économie venues compléter un diplôme de bioingénieur en agronomie fondé sur la passion qu’il voue dès son plus jeune âge à l’agriculture.
«Enfant, je me rendais durant mon temps libre à la ferme de la famille Damme, voisine de l’habitation de mes parents à Harsin (Nassogne). Je prenais énormément de plaisir à les aider dans leurs diverses tâches, les remplacer quand il y avait un mariage et participer aux moissons. C’était une ferme de polyculture-élevage, avec du bétail laitier et viandeux. C’est là que je me suis forgé mon ADN agricole. Par la suite, étudiant, j’ai également travaillé dans une ferme en Hesbaye, plutôt grandes cultures et maraîchage. Ce qui m’a donné une autre ouverture sur l’agriculture». Autant dire que c’est l’agriculture dans toute ses composantes qui a nourri… et continue d’alimenter la passion de Benoît.
L’agriculture, fil rouge d’un parcours dense et varié
La passion de l’agriculture chevillée au corps, c’est tout naturellement vers l’agronomie que se destine Benoît. «J’ai toujours su que je voulais travailler dans l’agriculture». Une vie active aussi dense qu’hâtive, avec pour fil conducteur… l’agriculture.
Ronald Pirlot
Le virus de l’agriculture inoculé par la ferme de ses voisins à Harsin ne cesse de suivre Benoît Haag durant toute sa jeunesse. C’est donc tout naturellement qu’il s’oriente vers des études d’agronomie. Direction Louvain-la-Neuve avec l’obtention d’un diplôme de Bioingénieur agronome, avant d’aller étudier l’économie à Leuven. «Un Master en économie car je voulais approfondir mes connaissances sur la Politique agricole commune, survolée durant mes études en agronomie, et ainsi disposer d’une vision plus globale sur la compréhension du monde».
Ses deux diplômes en poche, il part deux mois avec un copain pour un périple de 5.000km à vélo, entre la Géorgie et la Belgique. «Une super aventure pour marquer le coup en prenant du temps pour nous avant de rentrer dans la vie active».
Syndicat betteravier
A peine revenu de son escapade vélocipédique, il endosse la fonction de Secrétaire général du Syndicat des betteraviers wallons. Il y restera six saisons, au cours desquelles il a géré l’obligation de couverture des tas de betteraves, la négociation de la PAC… «Je trouvais ça passionnant parce qu’il s’agissait de sujets très transversaux. Dans les prérogatives du syndicat betteravier, il y a non seulement toutes les discussions et le lobby politique comme ici à la FWA, mais il y a aussi la discussion des conditions de livraison et des contrats d’achat et de fourniture des betteraves aux industries. Ce double volet – économique et technique – m’a permis d’avoir une vision globale sur le développement de la filière».
Une expérience durant laquelle il développe son goût prononcé pour le dialogue. «J’aime discuter, négocier, fédérer. Je crois foncièrement qu’on peut faire de beaucoup plus belles choses ensemble et en groupe. Et c’est clairement l’utilité d’une fédération: de réunir les forces vives et de mettre ensemble tous les atouts qu’on a pour être plus forts et pour faire plus et mieux».
Le Congo…
Estimant avoir fait le tour de la question, il s’expatrie au Congo pour y développer une plantation. Une expérience professionnelle qui se double d’une aventure de couple. Un séjour inoubliable écourté à cause de l’instabilité politique qui règne à l’époque dans ce pays d’Afrique centrale. «Nous sommes revenus pour des raisons de sécurité, au moment où Joseph Kabila a reporté plusieurs fois l’échéance des élections présidentielles. Le revers de cette médaille fut un durcissement des relations diplomatiques entre le Congo et la Belgique. Et nous avons estimé que les conditions de sécurité qu’on nous imposait à prendre au quotidien allaient nous rendre la vie un peu trop désagréable».
… puis Seneffe
Son retour en Belgique le rappelle au bon souvenir de certains betteraviers qui envisagent la création d’une sucrerie à Seneffe. «Une année de faisabilité avait été faite. Il fallait passer à la phase suivante qui était le développement de la coopérative, de tester le modèle sur le terrain et voir s’il répondait en vrai à un besoin. Une des premières missions a été de préparer et de constituer la coopérative. Et puis de procéder à ses augmentations de capital en l’ouvrant à tous les agriculteurs». L’aventure dure près de 4 ans, jusqu’à la dissolution de la coopérative, le projet ayant été arrêté faute de disposer du crédit d’investissement nécessaire. «Nous avons poussé les choses au maximum du raisonnable, mais toujours en étant extrêmement attentifs à la prise de risque faite par rapport aux actionnaires et aux agriculteurs». A posteriori, Benoît n’éprouve aucun regret, si ce n’est que ce projet a pu paraître clivant et source de rivalités aux yeux de certains, alors que ce n’était pas du tout le but poursuivi.
Premier de cordée
A la fin du projet de Seneffe, Benoît décide, avec un partenaire, de créer Winch Project, et d’ainsi assouvir sa volonté de poursuivre le développement et l’accompagnement de projets et d’entreprises qui travaillent pour les agriculteurs ou qui permettent de fournir de la valeur ajoutée à leurs activités. «Ça été mon cheval de bataille durant ces trois dernières années avec des projets dans des secteurs variés, touchant à la fois le végétal et l’animal, le bio et le conventionnel. Ce qui, de nouveau, m’a donné une ouverture qui me semble très importante».
Autant d’expériences professionnelles qui ont conditionné l’homme qu’il est devenu, aiguisant ses connaissances d’un secteur agricole et de ses multiples composantes. Des qualités qu’il a désormais choisi de mettre au service de la FWA dont il sera désormais, en bon adepte de l’alpinisme qu’il est, le premier de cordée!
La suite du portrait de Benoît Haag et son interview exclusive sont à retrouver dans votre prochaine édition de Pleinchamp
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