Bons baisers de Slovénie
Voyage dans un pays que n’auraient pas renié nos arrière-grands-parents
La Slovénie, ses montagnes, sa nature, ses paysages alpins et son chaleureux mélange d’Italie et d’Autriche niché au cœur des Balkans. Blotties aux flancs des montagnes ou au creux des vallées, les fermes slovènes détonnent au sein du paysage agricole européen tant elles semblent sorties d’un film de l’après-guerre. Qu’il s’agisse de son élevage, principalement bovin, ou de ses cultures, qui laissent une belle place aux vignes dans le sud du pays, les fermes sont restées figées dans une époque où la production était familiale et destinée principalement à l’alimentation locale. Carte postale d’une agriculture qui traverse les époques comme elle façonne les paysages.
Florian Mélon

Un toplar slovène, une structure composée d’un double kozolec
Coincée entre l’Italie, la Croatie, l’Autriche et la Hongrie, la Slovénie est de ces pays d’Europe qui vous donnent l’impression d’être hors du temps. Chaque pas fait en direction de la campagne semble vous ramener quelques décennies en arrière, à une époque que n’auraient pas reniée nos arrière-grands-parents. Là, les campagnes sont parsemées d’antiques kozolecs, les séchoirs à foin traditionnels d’un pays qui est resté très proche de ses traditions agricoles, loin des granges ventilées de nos régions. Ces espèces d’énormes barrières côtoient les champs et marquent les villages comme autant de rappel à la ruralité de ces lieux qui respirent le folklore. D’ailleurs, ici, la guerre Fendt/John Deere n’a pas encore eu lieu et les sinueuses routes de campagne résonnent toujours du vrombissement des moteurs de Steyr 8075, d’IMT 539 deluxe, de Lamborghini Power Speed Plus ou encore des Volvo BM et de Goldoni dont le format est plus proche d’un Siku que d’une belle mécanique moderne. Le seul Fendt que l’on peut croiser par ici ne semble être là que pour vous rappeler que vous êtes toujours bel et bien en Europe et en 2024.
À petit pays, petits tracteurs pourrait-on dire… Et à petits tracteurs, petites parcelles : celles-ci ne sont généralement pas plus grandes qu’un beau jardin campagnard et il n’est pas rare de voir les fermiers y travailler la terre manuellement, leur voiture au milieu du champ, en train de planter des légumes ou de ramasser du foin fraichement coupé sous le regard ancestral du Triglav, du Stol ou du Kanjavec, leurs vertigineuses voisines alpines. D’ailleurs, dans le nord du pays, les parcelles ne se regardent pas de droite à gauche ou de gauche à droite mais plutôt de bas en haut, la vallée servant habituellement à fourrager pendant que les troupeaux animent les montagnes du son de leurs cloches ou de bêlements qui semblent sortir des nuages. Entre les vastes forêts couvrant la moitié du territoire et les immenses montagnes éternelles, fiertés d’un peuple qui s’en enorgueillit au point d’afficher son plus haut sommet sur son drapeau, la Slovénie ne dispose pas d’une très grande SAU et l’utilise principalement pour cet élevage omniprésent et pourtant si peu visible aux pieds des montagnes.

Des moutons pâturant sur le Stol, à plus de 2000m d’altitude
Au nord, les vaches, au sud, les vignes
Celui qui quitte les vallonnées régions du nord en direction de la Méditerranée verra les paysages alpins doucement se teindre des couleurs de l’Italie voisine. Ici, l’air des montagnes laisse sa place aux saveurs des vignes et l’élevage cède son trône à la culture du raisin et de l’olive. Il y a comme un air de Toscane dans cette partie de la Slovénie et la culture s’en ressent, la région étant reconnue comme une terre viticole aux paysages striés de vignes ou de champs d’oliviers.
Enfin, on ne saurait faire la carte postale de l’agriculture slovène sans parler du miel, trésor national d’un pays précurseur de l’apiculture. Au nord comme au sud, le Slovène aime son miel comme s’il coulait dans ses veines. C’est ici qu’est née l’apiculture moderne au 18e siècle et c’est ici que perdure la tradition d’une région amoureuse de « ses » abeilles, les carnioliennes, une des espèces mellifères les plus appréciées au monde.
Voyager en Slovénie promet donc un sacré dépaysement à celui ou celle qui saura détacher son regard des hauts sommets alpins. Ici, la tradition côtoie la passion et la nature est omniprésente, faisant de l’agriculture slovène un petit ovni du paysage européen. Envie d’avoir la tête dans les nuages ou de remonter le temps l’espace d’un voyage ? Alors le pays vous tend les bras !
Et bons baisers de Slovénie !
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