Des drones
pour semer ses couverts
Le semis des couverts au drone présente de multiples intérêts. Un atelier dédié à cette pratique innovante était organisé par le Parc Naturel de Burdinale-Mehaigne ce mercredi 12 juin, dans le cadre du projet Résilience et du groupement d’agriculteur GAA-C3PAUX. Greenotec et Agrifligth étaient présents pour intervenir sur le sujet.
Alice Cousin, chargée de projet Res’eau
Le semis au drone présente de multiples intérêts: anticipation des semis, bénéfice de l’humidité résiduelle des céréales, et bien d’autres. La technique produit de bons résultats mais doit encore être affinée au niveau de l’homogénéité des levées.
Semer son couvert avant moisson
Greenotec, dont l’expertise dans les couverts végétaux n’est plus à démontrer, a expliqué par l’entremise de David Verstraete, que le principal critère de réussite pour un bon couvert végétal est de semer suffisamment tôt. C’est-à-dire maximum 48h après la moisson, ou bien dans l’idéal, avant la moisson. Le risque d’un semis trop tardif est d’avoir un couvert trop bas et peu valorisable, qui arrive à hauteur de genoux.
En semant son couvert avant la moisson, on profite de l’humidité résiduelle du sol ce qui favorise grandement les conditions de germination. Cela permet en plus d’allonger la durée de végétation. Pour réussir ce genre de semis, il faut néanmoins prendre certaines précautions:
- Bien choisir ses espèces ;
- Eviter les parcelles avec des vivaces / compactées / désherbées au printemps (sulfo) ;
- Semer proche de la moisson (au stade laiteux-pâteux) ;
- Moissonner le plus propre possible et bien répartir les pailles ;
- Récolter rapidement les pailles.
Pourquoi utiliser un drone pour semer ces couverts?
Pour semer avant la moisson, il faut adapter sa technique de semis. Différentes techniques sont envisageables, avec leurs avantages et inconvénients:
Épandeur-centrifuge: a tendance à égrainer le grain et induit des repousses de céréales. Pas d’investissement requis ;
Semoir sur rampe: efficace mais investissement nécessaire ;
Drone: ne passe pas sur la parcelle et ne nécessite pas d’enrobage ;
Sous la coupe: ne nécessite pas de passage supplémentaire.
Le drone permet de semer très tôt sur la parcelle, sans passer sur celles-ci. Un semis tôt est un facteur de réussite important pour les couverts. Arnaud Laurencin, d’Agriflight, propose un service de semis des couverts au drone. Plus d’information sur agriflight.be
Cet atelier était organisé dans le cadre du projet Résilience mené par le Parc Naturel de Burdinale-Mehaigne, qui démarre en 2024. La FWA fait partie du comité de pilotage de ce projet. Plus d’informations ci-dessous.
Le projet Résilience (financement leader 2024-2027)
Nos territoires subissent de plein fouet les changements climatiques, qui se traduisent entre autres par un bouleversement du cycle de l’eau: pluviométries exceptionnelles et localisées, sécheresses et canicules. Les systèmes agricoles sont directement impactés avec des effets déjà bien visibles sur les cultures (retards de semis, croissances ralenties, déficits hydriques et asphyxies…). Ce qui plongent les agriculteurs dans l’inconnue pour le choix de leurs rotations.
Face à ce constat, le projet Résilience propose une animation territoriale pour aider les agriculteurs à s’adapter à ces changements. Trois axes de travail sont abordés dans le projet:
– Eau et sécheresse. Il s’agit d’un travail sur l’irrigation et l’économie d’eau, à travers le pilotage de la consommation, développement du stockage d’eau intégré à l’environnement local et de l’utilisation des eaux de réemploi. Par exemple, il s’agira de combiner un stockage d’eau pour l’irrigation avec une zone d’immersion temporaire là où il y a de l’érosion/inondation en aval. Il y aura aussi un travail sur les cultures résistantes à la sécheresse (blé dur, tournesol, soja, sorgho…) et leurs filières.
– Carbone. Un accompagnement des agriculteurs est prévu sur l’agriculture de conservation des sols, le travail sur le bilan humique, la réduction du travail du sol (strip-till, semis direct), l’augmentation de la MO (intrants organiques, pâturages ovin/bovin)…
– Agroécologie, à travers la lutte auxiliaire contre les ravageurs, la préservation de la biodiversité, la lutte contre l’érosion et bien d’autres.
Ce projet permet un accompagnement de proximité pour les agriculteurs afin de travailler à la réalisation concrète sur le terrain (facilitation administrative, mise en réseau…). Le projet se déroulera sur le territoire Burdinale-Mehaigne, en Hesbaye, en partenariat avec Greenotec, le projet Rés’eau de la FWA, Natagriwal ou encore des partenaires privés comme la Raffinerie Tirlemontoise.
Proactivité agricole
De nombreux agriculteurs situés sur le territoire sont déjà proactifs et développent une vraie recherche pour adapter leurs pratiques. Le projet Résilience sera particulièrement attentif à ces agriculteurs pour les aider dans leurs démarches et, surtout, pour faire essaimer leurs innovations et lever les freins chez les agriculteurs qui le demandent. À ce titre, nous pouvons évoquer la pratique du strip-till en betterave en vue de lutter contre l’érosion. Une vidéo de la préparation de semis a été réalisée et est mise en ligne sur la page Facebook du projet «Pôle agriculture, GAL et Parc naturel Burdinale-Mehaigne». Un de ces agriculteurs travaille aussi avec le semis des couverts en drone. Un atelier pour partager la technique a été réalisé le 12 juin avec Agriflight.
Le 2 juillet, le projet Resilience proposera une animation sur l’Agroforesterie avec l’AWAF et des exemples concrets de projets seront exposés avec Agronuts sur la culture de noisettes.
Si le projet vous intéresse, n’hésitez pas à nous contacter par mail : hadrien.gaullet@pnbm.be
Cet article est réalisé dans le cadre du projet Res’eau, mené par la FWA et financé par la SPGE. Ce projet vise à soutenir et mettre en avant les initiatives agricoles favorables à la protection de l’eau.
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