Des robots dans les champs?

Dossier spécial Libramont

Le pôle Innovation de la Foire de Libramont accueillait le vendredi 26 juillet une table ronde sur la place du robot dans les champs aujourd’hui. Elle était animée par Sébastien Weykmans de l’Asbl WalDigiFarm, qui avait invité Quentin Limbourg du CRA-W, Gérald Tonglet d’Agronova et Thomas Hereen, viticulteur, à débattre de ce sujet.

Mathilde Guillaume

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La robotique agricole est de plus en plus pointue, permettant de répondre à toute une série de défis du secteur. Mais les agriculteurs sont-ils prêts à accueillir cette révolution technologique dans leur exploitation? C’est ce qui a été débattu lors de cette table ronde.

Cheminement

Lorsqu’un agriculteur se pose la question d’investir dans de la robotique, les mêmes interrogations surviennent: qu’est-ce que c’est exactement comme machine? De quel retour sur investissement vais-je bénéficier? La dernière barrière est celle de l’acceptation psychologique: tout comme le passage du cheval au tracteur à l’époque, le passage au robot sur l’exploitation fait son bonhomme de chemin, mais met du temps à s’ancrer.

Freins et leviers

L’âge moyen de l’agriculteur wallon est un des éléments majeurs qui freine actuellement le marché de la robotique: il s’agit d’un investissement, mais aussi d’une autre philosophie de travail, de nouveaux apprentissages. L’agriculteur demande alors à ses enfants s’ils pensent que c’est une bonne idée: la réponse est souvent d’attendre encore 2-3 ans pour faire l’investissement.

Concernant la fiabilité de ces robots, à l’heure actuelle, tout évolue très vite, le milieu est proactif et il y a des mises à jour fréquentes. Fini l’âge de la clé à molette, vive la clé USB! Alors qu’il y a 10 ans, le retour sur investissement était compliqué, il se fait de nos jours entre 3 et 7 ans, en fonction du modèle choisi.

Par contre, plus un robot est complexe, plus il est compliqué à paramétrer correctement. Il est même parfois nécessaire d’adapter sa parcelle pour le fonctionnement optimal du robot. Certains sols sont plus compliqués, les conditions météo doivent aussi être réunies pour que cela marche bien… Un robot aura aussi d’autres répercussions: besoin de moins de main d’œuvre sur l’exploitation, plus d’autonomie, travailler de plus petites surfaces… Des coûts/bénéfices pas toujours évidents à calculer.

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Les chiffres français

Quel avenir?

Pour les trois intervenants, l’avenir de la robotique sera dans des petits tracteurs autonomes qui pourront travailler beaucoup plus longtemps, à une vitesse modérée, cette dernière étant dangereuse sur de plus gros engins autonomes. L’accompagnement et le service au client devront se faire de l’installation aux paramétrages, en passant par l’entretien et les mises à jour. Il faudrait proposer des services sous contrat, mais aussi des locations.

Un message à faire passer aux politiques? Quentin Limbourg souligne le fait que la réflexion sur le cadre légal de ces robots autonomes manque toujours. Gérald Tonglet propose quant à lui d’autoriser de cocher la case robot pour les aides à l’installation.

De nombreuses marques s’approprient ces nouvelles technologies robotiques et développent leurs propres nouveautés. Vous n’avez donc pas fini d’entendre parler de robots à la ferme !

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