FCO-3 : «Tirer les leçons de cette crise… »

…et mieux anticiper les prochaines!»

Pour sa première séance plénière au Parlement wallon, la ministre Anne-Catherine Dalcq a dû affronter un tir nourri de questions réclamant des éclaircissements quant à la gestion de la Fièvre catarrhale ovine de sérotype 3, dont les ravages se comptent par milliers au sein des cheptels ovins et bovins. En ligne de mire des critiques, le manque d’anticipation du Fédéral dans sa gestion sanitaire. «Une chose est certaine: nous devons tirer les leçons de cette crise et mieux anticiper les prochaines» a conclu la Ministre, qui indique explorer toutes les pistes pour venir en aide aux éleveurs.

Ronald Pirlot

moutons-contaminés

Pas de round d’observation pour la Ministre Anne-Catherine Dalcq à l’occasion de la rentrée parlementaire wallonne. A peine s’était-elle assise dans l’hémicycle qu’elle subissait un tir nourri – quoique amical puisque visant surtout son homologue du Fédéral – de questions quant à la gestion de la Fièvre catarrhale ovine de sérotype 3 (FCO-3), également appelée maladie de la langue bleue, dont les dégâts plongent de nombreux éleveurs dans la détresse.

Questions sur la gestion et sur les solutions

Au centre des questions… et des critiques, la gestion sanitaire, jugée par d’aucun lacunaire, du Fédéral. «Aujourd’hui, la Wallonie va devoir soutenir financièrement ces élevages parce que le Fédéral a traîné à prendre des mesures de biosécurité pour les élevages et n’a pas mis en place des campagnes de vaccination rapide lorsque la situation était encore sous contrôle» fustige Eddy Fontaine (PS). «Sur le terrain, il me revient que les acteurs n’ont pas eu l’info sur le risque d’apparition de la maladie» surenchérit Caroline Cassart-Mailleux (MR). «Allez-vous déclarer l’épidémie de langue bleue comme étant une calamité agricole pour pouvoir indemniser les éleveurs touchés?» questionne Alice Bernard (PTB).  «Une intervention de la Région est-elle envisagée pour couvrir le coût du traitement des carcasses? La Wallonie envisage-t-elle d’intervenir financièrement pour promouvoir la vaccination?» interroge pour sa part François Huberty (Les Engagés). «De manière plus large, quelles actions envisagez-vous pour améliorer la résilience de nos élevages face aux crises sanitaires qui se multiplient?» soulève Céline Tellier (Ecolo).

Régler la problématique du ramassage…

«Mon seul et unique objectif est de trouver des solutions pour les éleveurs» a répondu la Ministre Dalcq. «Je sais à quel point ils sont touchés, je sais à quel point ils sont dans une situation critique et la tristesse vécue dans les exploitations. Il faut vivre une épidémie pour le comprendre. Il faut que les solutions soient élaborées à partir de la réalité du terrain et en collaboration avec les différents acteurs impliqués». D’où les contacts avec ses homologues du Fédéral, de Flandre, mais aussi français, néerlandais, allemands et luxembourgeois.

Quant aux pistes d’action? «Premièrement, régler la problématique du ramassage des cadavres. J’ai pris contact avec le ministre de l’Environnement. Rendac va encore augmenter sa capacité à ramasser les cadavres et mettre en place plusieurs solutions d’urgence, comme la formation rapide des transporteurs».

… et dégager des pistes de soutien économique

La Ministre envisage ensuite d’évaluer les pertes économiques chez les éleveurs concernés – «Elles se chiffreront à plusieurs dizaines de millions d’euros chez les ovins» — avant d’étudier, sur base de ces indicateurs, la faisabilité d’un soutien financier.

D’autres pistes sont également explorées. Et la Ministre de citer pêle-mêle un travail sur la restauration de la fertilité des troupeaux ; un travail sur les aides couplées et les limites de charge en bétail ; une baisse des cotisations APAQ-W et autres.

Reste la question centrale de la gestion sanitaire en amont. Même si elle relève de la compétence du Fédéral, la Ministre n’élude pas la question. «Lors des échanges que j’ai eu avec l’ARSIA, j’ai clairement voulu savoir ce qui n’a pas fonctionné au niveau de la sensibilisation à la vaccination, le timing de la disponibilité du vaccin, le type de canal utilisé pour atteindre les éleveurs. Sachez que ce travail sera très important, avec mon collègue du Fédéral, pour ne plus jamais se retrouver dans une situation pareille».

Zoom FWA

Il est trop tard pour chercher un responsable. La catastrophe s’est abattue sur les élevages wallons. Après les animaux, ce sont les éleveurs et éleveuses qui en sont les premières victimes. Par contre, il faut en tirer de fameuses leçons pour faire face aux maladies émergentes. Dès lors nous voulons :

– Une surveillance accrue des maladies vectorielles. Ce qui passe par la mise en place d’un bio monitoring des moucherons et moustiques, bénéficiable tant aux humains (Zika, Dengue) qu’aux animaux ;   

– Une communication directe des autorités vers les éleveurs, par mail et courrier postal, pour toute apparition de nouvelle maladie ;

– Une communication directe des autorités vers tous les vétérinaires dès l’attribution d’ATU ou d’AMM pour un vaccin en Belgique ;  

– Un cofinancement des vaccins par les autorités fédérales ou régionales.

La locution «One Health» est sur les lèvres de toutes les autorités. Il est temps d’en donner les moyens aux éleveurs et éleveuses!  

Toute l’information agricole directement dans votre boîte aux lettres ?

Abonnez-vous au journal Pleinchamp