FCO-8 et Maladie Hémorragique Épizootique

L’épidémie remonte de France…

Dans la continuité des propos tenus dans le Pleinchamp de la semaine dernière, l’Union Professionnelle Vétérinaire a diffusé un communiqué de presse avertissant vétérinaires, éleveurs et autorités quant à la remontée depuis la France de la FCO-sérotype 8 (le sérotype trois sévissant actuellement en Belgique). A cela s’ajoute également la MHE ou Maladie Hémorragique Épizootique (EHD en anglais) qui a déjà causé des dégâts considérables en Espagne, Italie et dans le sud de la France. Voici une brève présentation de la situation épidémiologique en France.

Thomas Demonty
coordinateur Pôle animal
CAP

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La FCO est causée par le virus de la langue bleue (Blue Tongue Virus) qui se décline en 24 sérotypes ou souches différentes. Actuellement, nous sommes confrontés au sérotype 3, mais le sérotype 8 remonte via la France.

FCO sérotype 8

En 2007-2008, l’épidémie de FCO en Europe était liée à ce sérotype 8 du virus de la langue bleue. Depuis lors, le virus se manifestait beaucoup moins, mais ce sérotype 8 n’a néanmoins pas quitté le territoire français. Depuis 2023, il semble qu’il ait muté pour devenir une forme plus agressive, causant davantage de cas cliniques en France métropolitaine. Sur base des premiers retours français, cette forme de la FCO-8 provoquerait une morbidité variant chez les bovins adultes de 1% à environ 73% et de 0,3% à 47% chez les ovins adultes. La mortalité s’élevait de 0 à 5% chez les bovins adultes et allant de 0% à 31% chez les ovins adultes.

Propagation

D’après les dernières données disponibles auprès de GDS France (cf. illustration, données au 06.09.2024), la FCO-8 était déjà présente dans plus de 40 départements, affectant toute la moitié sud du pays. A noter que la FCO-8 a rejoint la FCO-3 et que les premiers départements font les frais des deux sérotypes.

Maladie Hémorragique Épizootique

Tout comme la FCO, la MHE est une maladie virale infectieuse non contagieuse, mais à transmission vectorielle. La MHE affecte les ruminants domestiques (principalement les bovins) et sauvages. Les moutons, les chèvres et les camélidés peuvent également être réceptifs, mais ne présentent pas de signes cliniques. Le diagnostic différentiel doit être fait avec la fièvre catarrhale ovine  (FCO). Le virus de la MHE (EHDV) est transmis entre les animaux à nouveau par des Culicoïdes.

Symptômes et foyers

Chez les bovins, des symptômes de fièvre, d’anorexie, de dysphagie, d’émaciation, de stomatite ulcéreuse, de boiterie, de détresse respiratoire et d’érythème du pis ont été rapportés. Aucune donnée officielle relative à la baisse de production et d’éventuels avortements engendrés par ces fièvres n’est actuellement disponible (étude en cours). Selon le Ministère français de l’agriculture, la MHE engendre un taux de mortalité relativement faible (1%). Les bovins se rétablissant après quelques jours de soins. Entre le 1er juin et le 05 septembre 2024, 518 foyers de maladie hémorragique épizootique (MHE) ont été recensés en France dans des élevages à la faveur de la reprise de l’activité du vectorielle (c’est-à-dire des culicoïdes)

Vaccin

Actuellement un seul vaccin est disponible en France. Celui-ci, tout comme ceux contre la FCO3 fait l’objet d’une Autorisation Temporaire d’Utilisation (ATU) (et non d’une Autorisation de Mise sur le Marché – AMM). Les ATU sont des procédures accélérées qui permettent l’utilisation des vaccins sur des périodes d’un an, renouvelables.

En France, le premier vaccin a reçu une ATU ce 5 aout 2024. Ce vaccin est développé par la firme française CEVA Santé Animale S.A.  

Zoom FWA

Concernant la MHE, la priorité est d’octroyer une ATU au vaccin CEVA. Nous demandons au Ministre Fédéral de la Santé en affaires courantes Frank Vandebroucke, ainsi qu’à l’Agence Fédérale du Médicaments et des Produits de Santé (AFMPS), d’octroyer cette ATU le plus rapidement possible afin de permettre aux éleveurs de protéger leur cheptel.

Pour la FCO8, la demande principale concerne l’obtention d’un vaccin bivalent sérotype 3 et 8 afin de réduire les charges de travail ainsi que le coût de protection des animaux.

Enfin, nous souhaitons que l’AFSCA maintienne un système de surveillance efficace afin d’informer les éleveurs dès la première apparition du virus sur le territoire national.

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