Fièvre catarrhale ovine :
Déclarez les foyers pour mesurer l’ampleur du désastre !
Cet été, la situation sanitaire des élevages ovins et bovins s’est vue catastrophiquement affectée par l’arrivée de la FCO (fièvre catarrhale ovine) sérotype 3. Les pertes directes et indirectes subies par les éleveuses et éleveurs sont considérables, mettant parfois en péril la viabilité de certaines exploitations.
Thomas Demonty,
Coordinateur Pôle Animal
Conseil, analyse et Politique

Mesurer l’ampleur des dégâts est une première étape dans tout potentiel processus de demande d’aide a posteriori. Effectivement, même s’il est clair que le virus de la langue bleue touche actuellement l’immense majorité des élevages belges, il faut aussi à certains moments pouvoir le justifier de manière irréfutable. Ceci passe par une déclaration officielle.
Déclaration officielle
Il semble évident que toutes les exploitations de ruminants sont touchées par le FCO sérotype 3. Néanmoins, au 11 aout, seulement 525 foyers ont été déclarés officiellement. Ces chiffres ne reflètent donc absolument pas la réalité. Même s’il s’agit à nouveau de formalités, il est primordial de faire coller ces chiffres à la réalité. Toute dépense doit être justifiée. Or, sans chiffres officiels, difficile de justifier l’une ou l’autre mesure.
Faites reconnaitre vos exploitations comme foyers.
Outre le fait que la fièvre catarrhale est une maladie à déclaration obligatoire, il est important que les exploitations touchées soient connues des autorités sanitaires. Dès lors, dans une exploitation où est constatée une suspicion clinique de FCO, le vétérinaire doit prélever des échantillons sur quelques animaux pour confirmer la suspicion et ainsi faire reconnaitre officiellement la maladie des animaux.

©Fxquadro
Analyses prises en charge par l’AFSCA
Concrètement, la procédure est la suivante: le vétérinaire réalise des prises de sang et il remplit un formulaire de demande d’analyse (qui aurait pu être plus succinct…). Les échantillons et le formulaire sont transmis à l’ARSIA ou la DGZ. L’ARSIA conditionne les échantillons et les envoie à Sciensano pour analyse. Les frais d’analyse sont payés par l’AFSCA (le cout de la visite du vétérinaire reste à charge de l’éleveur).
Attention, cette prise en charge des frais d’analyse par l’AFSCA ne vaut que pour des suspicions de FCO (ou de MHE). Ceci signifie que si les échantillons ne sont pas accompagnés du formulaire d’analyse, cette dernière ne sera pas payée par l’AFSCA.
FCO et MHE, même combat !
Dans le paysage sanitaire européen, la FCO-3 n’est malheureusement pas la seule bataille à mener. Si les Pays-Bas, le Royaume-Uni, l’Allemagne et maintenant le Danemark doivent aussi affronter le sérotype 3 de la FCO, les pays méditerranéens ne sont pas en reste de maladies animales. La Maladie Hémorragique Epizootique (MHE) qui se transmet par les mêmes Cullicoïdes (moucherons) et qui provoque les mêmes symptômes que la FCO voit le nombre de contaminations augmenter en France, au Portugal et en Espagne. Cependant, la zone de restriction en France n’a pas bougé, pour l’instant. Nous devons cependant rester très vigilants.
Les analyses sont aussi prises en charge par l’AFSCA selon les mêmes procédures que pour la FCO. La Peste des Petits Ruminants (PPR) est aussi apparue cet été en Grèce et en Roumanie. La PPA est toujours bien présente dans la population de sangliers aux alentours de Frankfort.
Les secteurs bovins et ovins reconnus en crise face à la Fièvre Catarrhale
Le ministre fédéral de l’Agriculture et des Indépendants, David Clarinval, a annoncé la reconnaissance officielle des secteurs bovin et ovin comme «secteurs en crise» en raison de la propagation de la fièvre catarrhale. Cette reconnaissance vise à offrir un soutien aux éleveurs touchés par cette épidémie, en facilitant notamment le paiement de leurs cotisations sociales. Une note officielle sera envoyée aux caisses d’assurances sociales «dans les prochains jours» pour formaliser cette mesure.
Allègement des cotisations sociales: des facilités de paiement pour les éleveurs
Cette nouvelle disposition se traduit par une gestion simplifiée et accélérée des demandes de facilités de paiement pour le troisième trimestre de 2024. Les éleveurs touchés auront accès à plusieurs options pour alléger leur charge financière, notamment:
- Le report de paiement des cotisations sociales: les éleveurs pourront reporter le paiement de leurs cotisations sans perdre leurs droits sociaux, une mesure qui offre un répit temporaire;
- Une dispense de cotisations sociales: cette option permettra aux agriculteurs de bénéficier d’une dispense tout en maintenant leurs droits sociaux. Toutefois, le trimestre dispensé ne sera pas pris en compte dans le calcul de la pension.
- Une réduction des cotisations en fonction des revenus: pour s’adapter à la baisse des revenus provoquée par la crise, les cotisations sociales pourront être ajustées selon les revenus réels attendus pour l’année 2024.
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