Hortifolies : rendez-vous avec la fine fleur de l’horticulture wallonne

Province de Namur

Ce week-end s’est tenue la troisième édition d’Hortifolies, le rendez-vous incontournable du monde horticole. Plus qu’un salon, l’événement se veut être une vitrine d’un secteur qui est trop souvent mépris pour du « simple » jardinage. Telle une sauge, le secteur est pourtant plus que vivace et bourgeonne d’univers différents, de l’ornemental au maraichage en passant par la fleuristerie et la fruiticulture. Focus sur un événement à l’image de son secteur d’activité : plein de couleurs, de formes et de goûts !

Florian Mélon

« C’est fou de se rendre compte que beaucoup de gens ne connaissent même pas le mot horticulture, nous raconte Claude Vanhemelen, la Secrétaire générale de la Fédération Wallonne Horticole (FWH), à l’occasion de l’inauguration d’Hortifolies. Pourtant, et même si, chez nous, on n’est pas un gros secteur en termes d’économie – comprenez 11% de l’agriculture wallonne et… 11% de l’horticulture belge, les chiffres ne s’inventent pas – le secteur est plein de subtilités et de différences. L’envie, ici, c’est d’attirer l’attention sur l’horticulture et de mettre en évidence nos métiers. » Même son de cloche pour Serge Fallon, le Président de la FWH, qui entend profiter d’Hortifolies pour montrer au grand public que les horticulteurs wallons travaillent bien et évoluent encore et toujours pour fournir des produits de qualité avec une grande attention à l’environnement et à la durabilité. Tout un programme pour un secteur trop souvent mépris pour le simple potager dans le jardin…

Pari réussi, cette année encore, puisque l’événement a attiré près de XXX curieux, principalement des visiteurs mais aussi quelques centaines de professionnels lors de la journée des pros. Gros changement pour cette édition : l’événement a déménagé sur un site qui vit au quotidien pour et par l’horticulture, sur les terrains du Centre Technique Horticole de Gembloux. Les lieux, bien plus grands, sont faits pour l’horticulture et le rendent bien aux visiteurs du jour : à gauche, des serres, à droite, des vergers, et au centre, des structures dédiées à l’horticulture, aux fleurs, aux légumes et à l’aménagement de parcs et jardins. Dépaysement garanti au royaume des paysagistes ! 

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Sous les folies, la réalité horticole

Si le secteur a fait place à la fête et aux folies pendant 3 jours, l’ensemble des partenaires sectoriels ont néanmoins tenu à alerter le public sur la précarité d’un univers qui refuse de se faner : entre le changement climatique, la météo « bien de chez nous » catastrophique pour l’ensemble du monde agricole, la surcharge administrative bien connue des travailleurs de la terre, la pénurie de main-d’œuvre saisonnière (il faut 10 saisonniers/an pour un ouvrier en horticulture !) et le difficile renouvellement de génération, l’horticulture se bat pour fleurir année après année comme l’a noté Benoit Dispa, Bourgmestre de Gembloux : « L’horticulture est une question d’amour et de passion… Mais derrière la passion se cachent des réalités plus prosaïques et des difficultés évidentes. »

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Un message bien compris des instances régionales, comme l’a rappelé Philippe Mattart, Président de l’APAQ-W : « Hortifolies, c’est un événement contre l’indifférence ! Il faut rappeler aux consommateurs wallons comme aux amateurs de fleurs et d’horticulture ornementale que l’origine du produit importe et que la saisonnalité améliore la durabilité du secteur au profit de l’environnement. » C’est que le secteur contribue au rayonnement de la Wallonie, participe à la lutte contre le réchauffement climatique et représente pas moins de 210 millions de chiffre d’affaire. De quoi faire dire à la Ministre régionale de l’agriculture, Anne-Catherine Dalcq, que « Le secteur mérite notre soutien et le Gouvernement entend bien le soutenir. » Message reçu par l’ensemble des partenaires sectoriels qui n’ont pas manqué de rappeler la nécessité d’une rencontre avec la nouvelle Ministre.

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Place à la fête

Après ces quelques rappels nécessaires à la pérennité du secteur, place à la fête avec ces 3 jours de festivités horticoles, de conférences, de démonstrations et de mise en avant du secteur. Car l’horticulture est avant tout une histoire de goûts : celui de bien manger, de bien présenter et de bien vivre en harmonie avec la nature. Tout un programme qu’a, une nouvelle fois, mis en lumière cette 3e édition d’Hortifolies !

Les jeunes pousses de l’horticulture fleurissent déjà

Fabio Frankson : les parcs et jardins comme espace de création

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« Ce qui me plaît avec l’horticulture, c’est de pouvoir laisser libre cours à l’imagination et à la création. C’est le seul endroit où j’ai aimé aller à l’école. Quand on pense au jardin d’un particulier, on ne pense pas juste technique, on réimagine les lieux, on crée quelque chose de nouveau, quelque chose de beau. L’aménagement des parcs et des jardins, c’est un espace de création. C’est ce que j’aime, c’est ce que je veux faire plus tard ! »

Chaden Baldewyns et Clémence Lamblot : faire ce qu’on aime pour pouvoir en vivre

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« On étudie la fleuristerie à l’Institut Horticole de Gembloux et quand on travaille, on n’a pas l’impression de travailler. C’est une passion, on peut faire ce qu’on aime ici. Et c’est le métier qu’on veut faire plus tard, en ouvrant un magasin ou en décorant des événements. Ce qui est chouette, comme ici, à Hortifolies (NDLR : les étudiants en fleuristerie ont fait un concours de créations florales lors du salon), c’est de créer des décors, de penser à l’accord des couleurs, de donner vie à nos idées. Et c’est important car c’est pour ça que les clients viendront chez toi plus tard et pas chez un concurrent ! »

Ellen Bullen, Groupement de Fraisiéristes Wallons

Montrer qu’on fait les choses bien en Wallonie

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« On doit montrer qu’on fait les choses bien en Wallonie… Surtout par rapport à nos concurrents flamands. La fraise wallonne, c’est à plus de 90% en pleine terre et c’est partout dans notre région. C’est une super diversification pour les agriculteurs puisque le travail a lieu pendant une période un peu plus creuse pour les agriculteurs, entre mai et juin. Et puis c’est un super produit d’appel : les clients s’arrêtent pour les fraises et finissent par acheter plus ! 99% de nos membres vendent en direct, c’est quand même génial ! Malgré les difficultés, la fraise est un secteur qui se porte encore bien chez nous et c’est important de le montrer. C’est un secteur rentable, un vrai produit d’appel… On peut être fiers de nos fraises wallonnes et c’est ce qu’on montre à Hortifolies ! »

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