Inondations à Aubel et Herve:
«pires qu’en 2021!»
Le 17 mai dernier, de véritables trombes d’eau se sont abattues sur les régions d’Herve, Aubel, Dalhem et Fourons. Au contact d’un sol déjà largement saturé, des rivières ont dévalé dans les prairies et les zones habitées, faisant sortir de nombreux cours d’eau de leur lit. «C’était pire qu’en 2021!» souligne Manu Bragard, agriculteur à Aubel, qui doit désormais nettoyer ses prairies et refaire de nombreuses clôtures. «J’ai encore de la chance par rapport à certains confrères dont les bâtiments ont été inondés» confie-t-il.
Ronald Pirlot

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Cela fait 54 ans que Manu Bragard vit dans son exploitation d’Aubel. «Je n’avais encore jamais vu la Berwinne (Ndlr la rivière locale) aussi haute. Même en juillet 2021, ce ne fut pas d’une telle intensité. Ce fut terrible. Et que faire, sinon attendre que ça passe!» confie l’agriculteur, témoin aux premières loges des trombes d’eau qui se sont abattues sur la région le 17 mai dernier.
Brefs rétroactes d’une semaine dantesque. Un premier épisode pluvieux est survenu dans la nuit du mardi au mercredi précédent le déluge, avec 35 litres tombés, empêchant l’agriculteur de pouvoir épandre du lisier sur des prairies gorgées d’eau. Le vendredi fatidique, il avait déjà plu 35 litres à midi, auxquels se sont ajoutés 30 litres de plus à 19h. «Vers 19h20, nous avons eu plus de 25 litres supplémentaires en seulement 20 minutes. Et cela a continué, de moindre intensité, durant encore deux heures».
Ruisseaux de pierres et de branches
Les trombes d’eau sur un sol saturé ont bien évidemment rapidement provoqué des coulées d’eau et de boue, emportant tout sur leur passage. «Arbres morts, branches, pierres – j’en ai ramassé une de plus de 40kg – et même pavés d’un trottoir d’une allée voisine que l’eau a descellé, ont dévalé dans les prairies. Celles-ci sont désormais remplies de crasses charriées par l’eau» se désole Manu Bragard. Des détritus que l’agriculteur ne peut malheureusement pas encore ramasser vu que le sol est détrempé, contrairement aux interventions qu’il peut effectuer au lendemain des épisodes orageux qui surviennent en été. «J’ai également énormément de clôtures à refaire, certaines le long des cours d’eau ou des routes, ayant été tout simplement arrachées et emportées. D’autres sont toutes emmêlées. Il y a énormément de boulot. Il me faudra plusieurs journées pour dégager tout et remettre en état. Alors que nous n’avons déjà pas beaucoup de temps pour nous» déplore l’agriculteur. Lequel, lorsque nous l’avons contacté (Ndlr jeudi 23 mai), n’était pas encore à même de pouvoir entreprendre la moindre démarche de nettoyage dans ses prairies tant elles étaient encore spongieuses.
Vivement le soleil !
Un éleveur qui, malgré tout, est conscient d’avoir échappé aux affres de coulées de boues dans les bâtiments. Ce qui a été le cas chez un certain nombre de particuliers, mais aussi d’agriculteurs du coin. «Certains ont eu des coulées de boues dans leurs étables, voire dans leurs habitations» ajoute Manu Bragard, qui se veut rester optimiste et aller de l’avant. «Nous allons bien finir par avoir du meilleur temps. Ça ne peut pas continuer comme ça indéfiniment».
En attendant, comme il se doit dans pareilles circonstances, l’agriculteur a pris des clichés des dégâts à ses clôtures et ses prairies, et a contacté l’administration de sa commune pour solliciter le passage de la Commission agricole. En attendant de meilleures dispositions climatiques, histoire de pouvoir gommer les stigmates de cet épisode dantesque. Du moins, d’un point de vue agronomique car ces pluies risquent de trotter encore un petit temps dans les esprits. De quoi rappeler que les agriculteurs sont souvent les premières victimes des dérèglements climatiques.
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