La Fête de la Ruralité : un rendez-vous important dans le Condroz

Province de Liège

Découverte et convivialité étaient les maîtres-mots à la fête de la ruralité qui s’est tenue à Vyle-et-Tharoule, dans la commune de Marchin. Au même moment, entre les stands et activités pour toute la famille, un thème important, «La Ruralité d’hier à demain», était traité à la fois par une conférence de Maxime Albanèse et par un court-métrage de Sébastien Pins. Deux moments pour nous faire réfléchir sur l’avenir de nos campagnes.

Ségolène Plomteux

Le premier dimanche de juillet, le Condroz a célébré la Fête de la Ruralité, un événement qui avait déjà attiré pas moins de 3.500 personnes en 2023. Cette treizième édition était dans la continuité avec un programme riche: tracteurs, animaux de nos campagnes, marché des saveurs et de l’artisanat, spectacles, concerts, animations et conférences. Cette édition était l’occasion de découvrir et célébrer les richesses de la vie à la campagne.

Des traditions et animations pour tous

Parmi les traditions incontournables, la messe en wallon et la bénédiction des animaux occupaient une place de choix. Cette année encore, le Marché des Saveurs et de l’Artisanat rassemblait plus de cinquante stands, où les visiteurs ont pu déguster des produits locaux et découvrir le savoir-faire des artisans de la région.

Une conférence engagée par Maxime Albanèse

Maxime Albanèse, éleveur à Modave, agronome et membre de la Fédération Wallonne de l’Agriculture (FWA), a animé une conférence captivante, déjà plusieurs fois présentée depuis les manifestations de ce début d’année, sur les défis actuels de l’agriculture.

Maxime Albanèse a commencé par un constat alarmant, mais bien connu: en 30 ans, la Wallonie a perdu 50% de ses exploitations agricoles, et ses chefs d’exploitation sont vieillissants. Il a également souligné les spécificités géographiques de la Wallonie, région où l’élevage reste important car particulièrement lié à la terre.

En retraçant l’histoire agricole, il a illustré les facteurs qui ont façonné l’agriculture moderne, ainsi que les crises actuelles et les défis futurs. Le modèle traditionnel de locavorisme, où l’on produit et consomme localement, a été perturbé par la globalisation, ce qui a entraîné un déséquilibre dans le système agricole.

Maxime a également abordé l’évolution de la Politique Agricole Commune et ses divers objectifs, qui ont dû s’adapter aux changements de contexte et aux attentes sociétales. Il a noté que les consommateurs, bien que théoriquement en quête d’une alimentation saine et respectueuse de l’environnement, sont souvent contraints de reléguer ces critères au second plan en raison de contraintes budgétaires avec des répercussions directes pour le producteur.

La conférence de Maxime Albanèse a suscité de nombreuses réactions parmi le public, soulignant la nécessité pour le secteur agricole de communiquer avec les consommateurs et la société civile. En partageant les réalités de terrain, Maxime a offert un regard lucide, engagé et passionné sur la situation de l’agriculture. Son discours, ancré dans les faits, a incité à la réflexion, interpellé, mais a également transmis un message d’espoir. Maxime a conclu en encourageant chaque citoyen à entamer ce dialogue avec leurs agriculteurs voisins pour mieux comprendre leurs réalités et renforcer les liens entre agriculteurs et consommateurs.

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Projection du film «Quand les hirondelles s’en vont»

L’après-midi a aussi été marqué par la projection du film «Quand les hirondelles s’en vont» de Sébastien Pins, un réalisateur originaire de Marchin. Ce court-métrage émouvant et poétique raconte l’histoire d’un couple d’éleveurs âgés qui voient s’éloigner leurs dernières bêtes, tandis qu’un jeune garçon du village s’efforce de les aider.

Sébastien Pins, à travers ce film, met en lumière un mode de vie où le temps semble s’écouler différemment. Il souligne l’importance des petits bonheurs simples et du lien intergénérationnel, et présente avec sensibilité le lien qui peut exister entre l’éleveur et ses bêtes.

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