La Ministre Dalcq médaillée d’or à l’applaudimètre

Dossier Libramont 2024

Comme un symbole, c’est à Libramont que la Ministre Anne-Catherine Dalcq a fait sa toute première sortie officielle. Un véritable marathon durant lequel la Ministre a reçu énormément de marques de soutien et de sympathie, à la mesure sans nul doute des attentes. Pourra-t-elle combler ces dernières, sachant les défis budgétaires qui se profilent à l’horizon de la Région? Dans un agenda surchargé, la nouvelle Ministre a accepté de répondre à nos premières questions.

Propos recueillis par Ronald Pirlot

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La Ministre Anne-Catherine Dalcq a fait le plein de soutien durant cette foire

Pleinchamp : Madame la Ministre, comment avez-vous vécu cette première journée à Libramont ?

Anne-Catherine Dalcq : «Ce fut assurément une journée très remplie, mais je suis particulièrement contente d’avoir pu rencontrer énormément de monde, d’avoir vu beaucoup de choses, d’avoir entendu autant d’informations. J’ai reçu beaucoup de marques de soutien et ça m’a fait plaisir. Je n’ai qu’une envie: d’abord continuer à profiter de la foire, et ensuite rentrer et pouvoir rapidement concrétiser mes premières mesures».

PC : Justement, quelles seront-elles ?

A-C D : «J’entends reprendre rapidement le Plan Stratégique et voir de quelle marge de manœuvre je dispose pour mener des politiques cohérentes afin que cela fonctionne mieux sur le terrain. Il y a déjà tout un travail qui a été fait».

PC : Parmi vos priorités, vous avez cité l’accès au foncier, la simplification administrative et la question des défis climatiques…

A-C D : «L’accès au foncier est un travail à moyen terme. De manière plus urgente, il y a la question des rendements particulièrement bas cette année en céréales. A voir comment l’on règlera ce problème».

PC : Pensez-vous disposer d’une marge de manœuvre budgétaire assez large que pour pouvoir agir, au vu des économies budgétaires annoncées dans la DPR?

A-C D : «La feuille de route parle aussi de rationalisation. Le tout est de développer l’action adéquate pour atteindre la mission. Cela relève de la bonne gouvernance. Travailler avec un fonds des calamités qui est utilisé chaque année, c’est compliqué. De nouveau, ce sera un travail à moyen terme de mettre en place un processus».

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La Ministre a été chaleureusement applaudie lors de l’inauguration du stand FWA

PC : Cela veut-il dire que vous allez notamment reprendre la réflexion sur une assurance multirisques climatique initiée par votre prédécesseur, Willy Borsus?

A-C D : «Dans ce dossier, je souhaite d’abord prendre du recul. De par mon expérience européenne, j’ai vu des systèmes dans plusieurs pays. J’ai vraiment envie de m’imprégner de la matière et de me laisser le temps de la concertation avant d’en ressortir ce qu’il me semble le plus intéressant. Je suis quelqu’un d’assez posé et je préfère me renseigner à 200% plutôt que d’annoncer des mesures sans avoir vérifié l’envers du décor».

PC : Tout au long de cette première journée de foire, vous avez reçu un accueil particulièrement enthousiaste de la part des agriculteurs qui placent d’énormes espoirs en vous et votre connaissance des matières, vu votre parcours agricole. N’avez-vous pas peur que ces attentes ne soient trop fortes?

A-C D : «Je pense avoir toujours été très claire sur mes moyens d’actions. Ce sera également le cas ici quant à ma marge de manœuvre, le cadre européen… Ce que j’aurais voulu faire et ne saurais pas faire… Mes compétences sont régionales, il ne faut pas l’oublier. Je peux agir là-dessus, tout comme je peux dialoguer avec mon homologue au fédéral ou je peux parler au Conseil européen.

Si j’ai accepté, c’est d’abord parce que j’ai pensé à l’accord de Gouvernement et que je voulais être sûre qu’il se fasse. Je me suis engagée en politique car j’avais cette frustration face à des choses que j’aurais voulu réaliser et qui ne se faisait pas. Ici j’en ai l’occasion».

PC : L’une des principales revendications des manifestations de ce début d’année, ce n’est pas à vous que je vais le rappeler, concerne la question du revenu. Songez-vous déjà à des pistes de solution pour améliorer la situation?

A-C D : «Le revenu n’est pas le domaine où j’ai la plus grande latitude d’action. Cela relève plutôt du fédéral avec notamment la concertation chaîne, ainsi que de l’Europe où sont décrétés les budgets et les stratégies.

En agriculture, un revenu est fait de prix et de primes. Et moi, je peux agir sur les primes, même si je sais que les agriculteurs préféreraient de bons prix.

Un deuxième levier concerne la promotion des filières et des labels. Hier, j’ai signé le label IGP pour le saucisson gaumais (voir page 8). Lors d’un voyage en Italie, j’ai découvert qu’un Italien ne consommait pas d’huile d’olive autre que celle avec un label authentifiant qu’elle est produite sur leur territoire. Si on pouvait créer ce sentiment d’appartenance des Wallons pour leurs produits et engendrer de la création de valeur via ces labels… Nous avons tellement de bons produits et de savoir-faire, mettons-les en évidence, notamment auprès des touristes qui viennent chez nous. Ça fera rayonner nos produits hors de nos frontières».

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