L’Aubrac fait sa grande entrée à la Foire

Dossier spécial Libramont

Pimpante comme à ses habitudes, ses yeux eye-linés surlignant la finesse de ses traits et sa robe soyeuse, elle est l’une des stars de l’Allée de l’élevage. Pour la première fois dans l’histoire de la Foire, l’Aubrac a foulé le tapis rouge dédié aux bovins, faisant sa grande entrée dans la cour des grandes. Une première étape dans la reconnaissance d’une race en instance de création d’un Herd-book.

Ronald Pirlot

FWA615-Aubrac

Ludovic dawagne est venu présenter l’Aubrac pour la première fois à Libramont

Venu en droite ligne de la ferme familiale de Villers-sur-Lesse, Ludovic Dawagne ne quitte pas ses bêtes des yeux, les couvant du regard face à la curiosité des visiteurs. Trois de ses Aubracs trônent dans l’Allée de l’élevage de la Foire de Libramont. Une première pour cette race française qui doit son nom à sa région d’origine, le centre-sud du Massif central, non loin de Rodez et d’Aurillac.

«Notre histoire avec l’Aubrac a débuté en 2000. Nous estimions le Blanc-bleu pas assez adapté à nos prairies. Nous voulions une bête plus rustique. Nous avons vu un reportage sur l’Aubrac et ce fut un véritable coup de foudre». Coup de chance, une connaissance vendait trois vaches et un taureau. Le début d’une love-story qui n’a fait qu’amplifier au fil des années. «C’est une race docile, très rustique, qui vêle facilement et qui pourrait, à la limite, passer toute l’année dehors».

Vers un Herd-book de l’Aubrac

Cette présence à Libramont, l’Aubrac la doit au truchement d’un coup du destin. Un espace s’est libéré au sein de l’Allée de l’élevage. «Elévéo a alors contacté Gilles Herbecq, dont le travail de fin d’études a porté sur la création d’un Herd-book de l’Aubrac en Belgique, pour jouer les intermédiaires avec nous. Une opportunité à saisir pour faire connaître notre race».

D’autant que le souhait de l’éleveur et de nombre de ses confrères est de mener à bien la création d’un Herd-book de l’Aubrac. Un projet auquel adhère en effet entre 15 et 20 éleveurs belges, sur les 25 qui élèvent la race en Belgique. Une démarche que l’éleveur rochefortois veut bénéfique. «Cela apportera une meilleure valorisation commerciale et des débouchés pour la viande» commente Ludovic.

Viande onctueuse

Une viande qui, visiblement, connaît déjà un beau succès d’estime, Ludovic croisant dans les allées de la foire plusieurs amateurs dont les commentaires laissaient entrevoir une adhésion sans retenue. Ce qui, bien évidemment, n’est pas sans réjouir l’éleveur et le conforter dans ses choix. «La viande d’Aubrac commence à devenir réputée. C’est une viande savoureuse, persillée, avec beaucoup de goût».

Quant à ceux qui ne la connaissaient pas encore, nul doute qu’ils ont été conquis par le regard séducteur de cette petite vache qui ne manque pas d’atouts et de charme pour faire chavirer le grand public. Une opération séduction qui, certes, a demandé pas mal de disponibilités dans le chef de Ludovic. Mais qui, assurément, en valait la chandelle, tant l’Aubrac aura marqué les esprits durant ces quatre jours de foire. Au point de valider son entrée pour l’an prochain?

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