Le loup (re)fait parler de lui…

Le regard de Marianne

Les mois d’hiver avaient été plus calmes et laissaient penser à une cohabitation pos- sible avec le loup. Mais l’actualité nous dé- montre cruellement à quel point nous nous trompions. Depuis quelques semaines, les attaques de loups se multiplient à nouveau dans nos campagnes à Herve, à Visé, à Manhay, à Beauraing, entrainant avec elles leur lot de peurs, d’incompréhensions et de questions.

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©m_zonderling – unsplash.com

Car force est de constater que les prédictions selon lesquelles les animaux d’élevage, ou en tout cas
les bovins, seraient épargnés du tableau de chasse des loups s’installant petit à petit en Belgique s’avèrent aujourd’hui caduques. Les dernières attaques confirmées, et celles dont la probabilité est grande, ciblent bien des veaux et d’autres animaux d’élevage, notamment dans la région de Beauraing.

Cela induit un stress permanent chez les éleveurs, stress souvent insoutenable avec la peur d’aller voir son cheptel chaque matin en prairie. Les attaques sont actuellement essentiellement signalées là où les loups ne sont pas encore installés, là où ils sont considérés comme « dispersants ». Soit, des zones au sein desquelles les agriculteurs n’ont pas accès au prêt de matériel permettant une meilleure protection des troupeaux.

Ce matériel de protection, réservé aux agriculteurs habitant dans les zones de présence permanente, semble démontrer une certaine efficacité, même s’il n’est pas parfait. Il conviendrait dès lors, vu l’explosion redoutée de la population sur notre petit territoire déjà bien occupé, de pouvoir les proposer également sur d’autres zones wallonnes, par exemple dès signalement d’une attaque supposée… C’est en tout cas la position que défendra la FWA auprès des autorités compétentes.

Au-delà de la protection de nos troupeaux, il faudra aussi tenir compte davantage des dommages moraux et des dommages à la génétique mise en place depuis des générations. Il faudra également envisager de réelles solutions pour éviter de voir ce comportement de prédation sur les animaux d’élevage se transmettre au travers de l’apprentissage familial au sein des meutes. Nous le voyons dans d’autres pays européens aux prises avec l’animal à plus grande échelle, le statut de protection du loup, lorsque celui-ci met en danger la cohabitation par son comportement, doit pouvoir être réenvisagé.

C’est bien là tout l’enjeu de la biodiversité : l’équilibre nécessaire doit se construire AVEC les agriculteurs. La biodiversité est et toujours été l’alliée de l’agriculture. Faisons en sorte que ce soit encore le cas dans les années à venir en proposant de réelles solutions de vivre-ensemble, qu’il s’agisse de loups, de ratons laveurs, de sangliers, de corvidés ou même de limaces ce printemps. Tous, nous sommes des maillons essentiels,
les agriculteurs y compris. Certaines communes l’ont bien compris, et méritent en ce sens nos remerciements pour la mise en place, comme à Beauraing, de séances d’information tout public visant à réunir tous les acteurs de la ruralité comme les agriculteurs, les chasseurs mais aussi les responsables de camps scouts qui vont prochainement installer leurs camps dans nos campagnes.

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