Le magasin de la ferme Clarebout ferme ses portes : « Il y a un âge pour tout »

Province du Hainaut

La ferme Clarebout, à Comines, est bien connue des amateurs de glaces et d’autres délices laitiers. La famille compte pourtant arrêter la vente directe d’ici juin. Un choix de raison malgré les années passées le cœur à l’ouvrage pour que Bernadette, la maman de la famille, puisse profiter de la vie « pendant encore 20 ou 30 ans ! »

Florian Mélon

On n’a pas assez de doigts pour compter ses années d’expérience quand on a commencé la diversification agricole en 1975. Ce constat, Bernardette Onraet, de la ferme Clarenbout à Comines, se l’est fait il y a un petit temps déjà. 1975 – 2024 : presque 50 ans à transformer le lait de son exploitation en beurre, en glaces ou en délicieux gâteaux… Et à les vendre à des consommateurs toujours plus friands de produits locaux !

« On a une exploitation mixte grandes cultures et vaches laitières, nous explique Fréderik Clarebout. Et même si on a repris la ferme il y a 10 ans, avec ma compagne, mes parents continuent de nous aider, mon père sur l’exploitation et maman au magasin. Elle forme d’ailleurs un beau binôme avec mon épouse ! Mais un binôme, c’est deux personnes… Alors tant qu’on a le magasin, ma maman se sent obligée de continuer de nous aider. Elle a 70 ans, on veut maintenant qu’elle profite un peu de la vie ! »

Arrêter le magasin n’a pas été un choix facile pour la famille Clarebout. La fermeture a d’ailleurs été reportée plusieurs fois, pour pouvoir assurer les fêtes, les communions, etc. Mais le couperet est finalement tombé : ce 1er juin, le magasin fermera ses portes pour la dernière fois… En tout cas dans un premier temps !  « On garde le magasin et le matériel car on ne sait jamais ! Nos enfants pourraient se marier avec quelqu’un qui veut se lancer dedans, quelqu’un pourrait vouloir le louer… On le ferme le magasin mais toutes les pistes sont ouvertes ! »

« Il y a plus que le travail dans la vie »

« La diversification, c’est beaucoup de travail. C’est très gai mais ça prend beaucoup de temps… ajoute Fréderik Clarebout. Il y a le magasin mais il y a aussi la préparation, la transformation, l’administratif,… Vendre, c’est déjà quelque chose car il faut être toujours présent pendant les heures d’ouverture. Mais comme en plus il faut fabriquer et produire… La diversification, c’est parce qu’on était 4 qu’on a pu la faire. Mes parents travaillent à la ferme depuis leurs 16 ans. Maintenant, on voudrait que maman profite un peu de la vie… Pour encore 20 ou 30 ans ! »

Et si la possibilité d’embaucher quelqu’un pour remplacer Bernadette leur a traversé l’esprit, la famille ne compte pas chercher de la main-d’œuvre supplémentaire : « Mon épouse et ma maman forment un tandem. Si on change une des deux, ce ne sera plus pareil… »

« On tourne la page pour que maman puisse profiter de la vie encore un bon moment »

« On a deux enfants, de 16 et 18 ans. Ils adorent les vaches, les cultures, la ferme,… Mais pas trop le magasin, nous raconte l’éleveur cominois. Nous, on va construire une nouvelle étable pour pouvoir encore grandir un peu, doucement. Traire 50 vaches de plus, c’est seulement 10 minutes de travail. Je pense qu’on va avoir autant de revenu avec une plus grosse exploitation laitière qu’avec la diversification pour beaucoup moins de travail. Quant à ma maman, elle est contente d’arrêter. Elle a 70 ans, elle aime bien partir faire un tour en vélo. Ici, elle travaille tous les jours. Elle va pouvoir profiter un peu même si elle a toujours aimé faire le magasin. Et puis papa aussi va finir par arrêter. Il y a un âge pour tout. »

La Ferme Clarebout voit donc l’avenir avec optimisme et un peu plus de tranquillité… « Les gens qui aiment la diversification doivent le faire, c’est très gai. Nous, on est content de l’avoir fait mais maintenant on passe à autre chose. On n’a vraiment aucun regret mais on tourne la page pour que maman puisse encore profiter de la vie encore un bon moment ! »

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