Le National de Libramont
c’est parti!
Les sélections pour le Concours national de la Foire de Libramont, véritable vitrine de l’élevage, ont débuté. Dans tous les coins du royaume, des jurés de l’Association wallonne des éleveurs (AWé) sillonnent les vertes campagnes pour jauger les candidats et octroyer le précieux sésame qui permettra aux meilleurs animaux de s’affronter. Une étape importante qui permet de mesurer la passion qui nourrit le quotidien des éleveurs. Nous avons suivi la Commission chez Damien et Charles Van Bellegem, à Spy.
Ronald Pirlot

Première étape, Benoît mesure la bête pour savoir si elle correspond aux standards de son âge (©Pleinchamp)
Muni de sa toise, Benoît Crévits mesure si la taille d’une jeune génisse est suffisante pour sa tranche d’âge, avant de contrôler la conformité de la gueule. A quelques mètres, les jurés, en l’occurrence Xavier Baudoin et Bernard Lamblot pour la province de Namur, inspectent la bête sous tous les angles. Munis de leur précieuse feuille de cotation, ils regardent l’aspect général de la génisse, sa façon de se déplacer, testent l’épaisseur de la peau… «En premier lieu, la bête doit avoir un très bon aplomb. Ensuite, elle doit présenter un bon devant et un bon dos» explique Xavier Baudoin, président de la génétique pour la Province de Namur. Et puis il y a bien évidemment l’arrière-main qui, dans le cas de la race Blanc Bleu, s’avère toujours particulièrement spectaculaire.
84 bêtes namuroises vues en 3 jours
Au total pour cette seule province, qui est du reste la plus grande pourvoyeuse de bêtes pour Libramont, le trio mandaté par l’Association wallonne des éleveurs (AWé) va ainsi examiner 84 bovins chez 33 éleveurs en l’espace de 3 jours. Pour cette deuxième journée, il termine la tournée chez Damien et Charles Van Bellegem, dont la ferme est localisée à Spy. Deux noms bien connus dans la grande famille des éleveurs wallons. Une fratrie particulièrement rouée aux concours, qu’ils soient locaux, régionaux ou nationaux. Cette année, ils proposent sept bêtes à l’appréciation de la Commission. En espérant qu’elles passeront le stade de la présélection et obtiendront leur précieux sésame pour pouvoir fouler le grand ring de la Foire.
Pour l’occasion, les bovins candidats ont été isolés dans une stabulation, nettoyés et bichonnés. Tandis que, une à une, chaque bête offre ses plus beaux atours aux yeux des personnes venues la coter, Damien distille un maximum de commentaires, preuve s’il en fallait encore que ses bêtes, non seulement il les connaît, mais il les aime. Pédigrée, comportement en pâture, allure générale…, l’éleveur en connaît un rayon. Et s’il faut un éventuel rafraîchissement sur l’ascendance du bovin, son frère, Charles, mais aussi son fils Edouard, peuvent le suppléer dans sa démarche. Car chez les Van Bellegem, l’élevage est avant tout une histoire de famille, débutée sous l’ère du papa, Daniel.

En deuxième lieu, il vérifie la conformité de la gueule de l’animal (©Pleinchamp)
La passion de l’élevage
«C’est une passion avant tout. Et cette passion, c’est notre métier» explique Damien. «On fait les concours non pas pour gagner un franc, mais pour le plaisir de se comparer aux autres. Libramont, c’est un peu notre Champion’s league à nous. Avec la conscience qu’on reste dans un concours avec du vivant: une bête peut moins bien se mettre ce jour-là, ou encore le jury peut prendre une décision qui ne vous paraît pas justifiée. Il y a toujours une part de subjectivité. En plus il faut composer avec le transport, la chaleur, le stress de la bête le jour-J. C’est ainsi, il faut aussi savoir être bon perdant» précise Damien. Lequel fonde pas mal d’espoirs sur une génisse parmi les sept bêtes présentées. «Elle peut aller plus loin que les autres» commente-t-il, devant des jurés qui restent dans leur rôle de neutralité.

Parallèlement, les jurés, Xavier Baudoin et Bernard Lamblot, examinent et cotent l’animal (©Pleinchamp)
Une bonne préparation
Pour cela, il sait que, s’il obtient le plus précieux sésame pour Libramont, il aura un mois et demi pour la préparer. «Celles qui vont à Libramont, on essaie de les tenir au sec. On les lave, on les paille bien et on les entretient le mieux possible».
Xavier Baudoin acquiesce, avant d’ajouter : «A bêtes égales, c’est d’ailleurs souvent la préparation qui fait la différence. C’est là que réside le secret». Un président de la génétique qui constate chaque année une évolution qualitative des bêtes présentées. «Même s’il y a de moins en moins d’éleveurs, ceux qui restent sont des mordus. C’est d’ailleurs chaque fois les mêmes que l’on retrouve. On a coutume de dire que c’est une grande famille, mais c’est vrai».
Damien et Charles opinent, indiquant qu’ils s’inscrivent dans cette amélioration continue de leur cheptel. Car ils savent qu’un prix concourt à la renommée de leur exploitation. «Pour y arriver, on a coutume de dire qu’il faut à la fois être un bon accoupleur, un bon soigneur, un bon commercial et avoir une ferme bien entretenue. Vous pouvez être le meilleur accoupleur, si vous n’êtes pas aussi un bon commercial, ça ne marchera pas!» conclut Damien. Tenter de remplir les quatre conditions fait partie de leur devise. Sans doute la clé du succès pour être présent à Libramont. Le rendez-vous est pris !

Tandis que l’éleveur leur donne un maximum d’informations sur la bête

C’est l’éleveur qui propose les candidates que la Commission de préselection viendra coter

Xavier Baudoin et Bernard Lamblot vont voir plus de 80 bêtes en trois jours
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