Ouh! La gadoue, la gadoue!

Dossier Libramont 2024

Comme si elle voulait nous rappeler que cette année ne serait décidément pas ordinaire, la météo a encore joué les capricieuses au cours de cette 88e édition de la Foire de Libramont, basculant allègrement du déluge au soleil de plomb. Un condensé des conditions climatiques avec lesquelles le monde agricole doit composer ces dernières années, relèveront les plus perspicaces.

Ronald Pirlot

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Les tracteurs ont dû secourir plus d’une fois les automobilistes en difficulté

Une météo qui a allègrement joué les trouble-fêtes tout au long de la journée de samedi, déversant ses flots d’eau sur toute la foire… et ses parkings environnants. Lesquels se sont transformés en véritable bourbier. Un tracteur, mais aussi des chevaux de trait (voir ci-après) ont eu fort à faire pour dégager les nombreux téméraires qui, à bord de leur berline surbaissée, se sont essayés à franchir des ornières de plus de 10cm. Quelques-uns, de guerre lasse, ont abandonné leur voiture dans la position délicate dans laquelle ils l’avaient mise, pour la récupérer le lendemain.

Il convient à cet égard de souligner le travail admirable mené jusqu’aux petites heures par les équipes organisatrices pour rendre les parkings à nouveau praticables, là où c’était possible, pour la grande journée du dimanche. Des copeaux de bois, mais aussi quelquefois des pierres, ont ainsi été disposés pour rendre les prairies à nouveau praticables. Des aménagements effectués dans des conditions difficiles, mais toujours dans la bonne humeur et l’entraide, comme le soulignent les organisateurs. Au total, ces travaux ont engendré un surcoût de près de 60.000€ pour la Foire.

Et comme en Belgique, c’est souvent tout ou rien, le déluge du samedi a laissé place à un soleil de plomb ces dimanche et lundi. De quoi laisser augurer l’imminence de la poursuite des moissons en froment. Comme quoi, en agriculture, le répit est souvent de courte durée, selon le bon vouloir de la météo. N’en déplaisent à ceux qui voulaient instaurer une agriculture de dates…

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Une nouvelle version de la 2 chevaux…

«On a même dû sortir des jeeps avec nos cheveux de trait!»

Corentin Hannon et Eva Fillet font partie du Comité Européen du Cheval de Travail (CECT). Et pour eux, cette 88e Foire de Libramont va rester dans les mémoires puisqu’avec leurs chevaux, ils ont désembourbé des dizaines de voitures coincées dans les parkings de la Foire le samedi soir, comme nous l’explique, tout sourire, Corentin Hannon: «On revenait du stand vers le parking quand on a vu que les tracteurs de l’organisation ne suffisaient pas. On a proposé notre aide et on est arrivé avec Sitor et Lundi, deux de nos chevaux bien entraînés, avec qui on a pu sortir au moins une cinquantaine de voitures: des petites, des grosses, même des jeeps!» précise-t-il en rigolant. «C’est amusant de se dire que les voitures galéraient là où nos chevaux étaient à l’aise. Mais il faut dire qu’ils ont l’habitude du travail: dans la belle saison, ils aident aux vignes, et quand il fait froid, ils participent au débardage en forêt. Mais tirer des voitures, c’est quand même une première! Merci Libramont!»

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