Qui va indemniser la perte de nos moutons et les soins de santé?

Dossier FCO-3

Johnny Hayette est éleveur de moutons dans la Commune de Gilly. Il possède 100 ovins qu’il élève à titre complémentaire. A l’instar de la majorité de ses confrères, il est fortement impacté par l’épidémie de fièvre catarrhale ovine qui sévit désormais sur tout le pays. A la perte de 3 moutons s’ajoutent les frais de vaccination et des antibiotiques, ne cessant de faire augmenter la facture.

Ronald Pirlot

vaccination

©Pleinchamp – RP

«Tout a commencé voici 15 jours. Un ami éleveur de Marche-en-Famenne m’a informé que l’épidémie sévissait, décrivant les symptômes, à savoir de la fièvre et des boiteries». C’était un vendredi, se souvient Johnny. Il inspecte aussitôt son cheptel et relève rapidement que des moutons boîtent, alors que leurs onglets sont propres. «Je les ai aussitôt mis en quarantaine, avant de commander rapidement des vaccins, sur conseil de mon vétérinaire, vu qu’ils commençaient à devenir très rares. Ce dernier m’a commandé deux flacons de 50 doses, à 4€ la dose». Mais le vaccin n’étant efficace qu’au bout de quelques jours, Johnny doit également administrer quotidiennement un antibiotique à la vingtaine de moutons contaminés. «Le coût: 110€ la bouteille de 100ml!».

Trois moutons morts

Malgré les bons soins qu’il prodigue quotidiennement durant plus d’une heure et demie à ses protégés, Johnny doit déplorer trois décès. «Et j’ai encore l’un ou l’autre moutons qui présentent des signes inquiétants, notamment des gonflements aux articulations des pattes, des soucis de mobilité ou des taches blanches aux yeux leur occultant temporairement la vue» constate Johnny.
Lequel entrevoit toutefois une amélioration depuis qu’il a rentré sous abri la vingtaine de moutons qui présentaient des symptômes. Lesdits moutons se portent en effet nettement mieux que lorsqu’ils étaient en prairie. De quoi espérer voir tout doucement le bout du tunnel.

Quelle indemnisation? 

Reste la question de l’indemnisation, non seulement des trois moutons morts, mais aussi des 400€ de vaccin et des 100€ d’antibiotique. «Il convient d’y ajouter les risques d’une diminution du nombre d’agnelages cette année, mais aussi le transport de l’animal mort et les frais de prélèvement de la rate (20€) pour confirmer l’origine du décès». Tout ça, dans un climat de stress permanent et un profond sentiment d’impuissance dans le chef de l’éleveur. Autant dire que la perte économique se double d’une perte affective. De quoi justifier, aux yeux de Johnny, une indemnisation. «Et encore, je n’ai que 100 moutons. Comment font ceux qui ont 200 à 300 moutons et qui doivent, en plus, assurer le bon suivi de leurs cultures?» questionne l’éleveur, qui regrette un manque d’anticipation dans la communication de l’information. Et qui espère que des réponses seront apportées à ses différentes questions.

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