Rendac : « Nous recevons des milliers de demandes par semaine »
Dossier FCO 3
Bien que l’épidémie de fièvre catarrhale ovine mette l’entreprise sous pression, Rendac affirme maîtriser la situation et assurer une collecte dans les temps pour 98% des demandes. Si les chiffres sont effrayants (4 à 5x plus de demandes d’enlèvement de cadavres d’ovins, 2x plus de demandes pour les bovins) et rendent la logistique très compliquée, l’entreprise a augmenté ses capacités pour pouvoir faire face aux demandes tant des éleveurs que des très nombreux particuliers.
Florian Mélon
Une année noire pour les éleveurs. Face à une véritable épidémie de fièvre catarrhale ovine, le secteur de l’élevage tant ovin que bovin est en crise et les pertes, qu’elles soient financières ou animales, s’accumulent à une vitesse bien trop rapide. En Belgique, une seule société est en charge de l’enlèvement des dépouilles animales : Rendac. Face à l’afflux de demandes, l’entreprise confirme être sous pression mais assure réussir à collecter l’ensemble des dépouilles malgré 4 à 5 fois plus de demandes en ovins et une collecte doublée en bovins comme l’explique Sebastian Feyten, Managing Director de Rendac : « La situation est très compliquée mais nous arrivons à répondre à l’ensemble des demandes. Tous nos chauffeurs sont sur la route, 6 jours sur 7 – y compris les jours fériés -, nous avons embauché des étudiants pour nous assister à la téléphonie,… On est quasiment à la limite de nos capacités mais on maîtrise toujours la situation malgré l’épidémie. On ne saurait vraiment pas faire mieux. »
Il faut dire que, vu le taux de mortalité important de la maladie – on parle de plus de 35% de mortalité pour les ovins – la société reçoit des milliers de demandes par semaine, surtout de la part de particuliers, ce qui rend la logistique extrêmement complexe. Et si des points de collecte collectifs avaient été envisagés avec les communes pour faciliter le travail et éviter les désagréments, comme les soucis d’odeur, l’entreprise préfère privilégier le ramassage tel qu’il est fait actuellement, plus facile et hygiénique tant pour l’entreprise que pour les propriétaires touchés ou les communes.
98% des dépouilles sont collectées dans les temps
« On comprend les soucis d’odeur que peuvent représenter des dépouilles avec le mois d’août qu’on a, nous indique le responsable de Rendac, et on comprend que le temps d’attente peut sembler long mais nous pouvons vous assurer que 98% des dépouilles sont collectées dans les temps. La règle est simple : dès que nous recevons une demande, nous récoltons les cadavres dans les 2 jours ouvrables, ce qui peut représenter plus en temps absolu, avec les week-ends par exemple, mais c’est le mieux que l’on puisse faire. Quant aux 2% non collectés à temps, ils passent en High Priority et sont collectés au plus vite. »
Et quand on lui demande quels sont les principaux soucis rencontrés et ce qui peut causer ces retards, outre le grand taux de mortalité, le responsable de chez Rendac pointe deux problématiques actuelles : « Il y a tout d’abord le grand nombre de demandes de particuliers, ce qui complexifie grandement la logistique, mais aussi un vrai problème quant aux nombres de dépouilles récoltées. Si on nous téléphone pour la collecte d’un cadavre de mouton, on prévoit nos camions et nos routes pour le nombre de dépouilles prévues. Mais si, à la place d’avoir un mouton, nous en trouvons 2 ou 3 sur place, cela fausse notre feuille de route et peut nous obliger à reporter une collecte pourtant réservée. Malgré tout, on reste confiant dans notre capacité à tenir la cadence dans le rythme actuel. »
Dernier point important pour une collecte efficace et plus rapide : le fait de bien signaler visuellement les dépouilles à emporter, avec une chasuble fluo par exemple, mais aussi le fait de les couvrir pour ne pas laisser les cadavres à la vue de tous.
Le pic bientôt derrière nous ?
Si, statistiquement, le niveau de mortalité est toujours en légère hausse chez nous en cette fin août, Sebastian Feyten espère que la situation se stabilise au plus vite, à l’image des Pays-Bas où le pic de la maladie semble être derrière les agriculteurs. On remarque ainsi que la maladie descend petit à petit, du nord au sud, traversant notre pays en direction de la France. « On espère que la situation va se calmer d’ici la fin septembre. En tout cas, nous sommes en contact constant avec les autorités et sommes prêts à revoir nos plans si la situation devait se dégrader mais nous avons espoir d’avoir bientôt passé le pic de l’épidémie en Belgique. On verra dans les semaines qui arrivent. »
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