Retour sur l’Assemblée générale de la Confédération laitière belge
C’est dans le cadre magnifique du Waerboom de Grand-Bigard, qu’avait lieu, ce vendredi 14 juin, l’Assemblée générale de la CBL, la grand-messe de l’industrie laitière belge. L’occasion de présenter les chiffres de 2023, de changer de Présidence, de présenter une très intéressante étude d’analyse de l’inflation sur le secteur laitier et de réseauter entre les différents acteurs privés, publics et parapublics.
Benoît Thomassen, Directeur du CAP

Sébastien Buytaert, Catherine Pycke et Lien Callewaert
Première à prendre la parole, la Présidente, Catherine Pycke, est revenue sur l’importance du lait comme produit alimentaire de base, sur les manifestations agricoles de cette année ainsi que sur les efforts relatifs à durabilité. Notamment pour répondre aux enjeux de «zéro faim», d’emprise sur l’eau potable (avec une réduction de 22% actuellement pour le secteur laitier belge), tout en rappelant l’approche filière de la CBL et en présentant la charte durabilité signée par les acteurs de la filière laitière et remise aux ministres régionaux de l’agriculture. Et de conclure par la nécessité de créer un cadre à long terme pour la réussite du secteur laitier, avec la CBL comme partenaire.
2023, année stable pour le secteur
Après cette entrée en matière, place à la présentation de l’aperçu annuel du secteur laitier pour l’année 2023 par la Directrice de la CBL, Lien Callewaert, avec un premier constat: la diminution constante et stable du nombre de fermes laitières, avec une diminution de 3,5% par an. Cette diminution est compensée par une fourniture de lait en légère augmentation de 1,5% qui atteint 4,38 milliards de litres et une légère diminution de la transformation laitière de 4%.
Concernant la livraison de lait Bio, la tendance belge est à la hausse de 2,6%, tirée par la Wallonie qui augmente sa production de 8,3%, alors que la Flandre régresse de 3,6%.
Sans grande surprise, le prix du lait en 2023 a fortement diminué par rapport au prix moyen historique de 55,14€/100l de 2022, pour atteindre une moyenne de 45,19€, soit quand même 17% de plus qu’en 2021. Il faut également noter une baisse importante des cotations du beurre et de la poudre de lait.
Enfin, il faut noter une hausse des investissements 4% qui atteignaient les 190 millions d’euros ainsi qu’une très légère baisse de 1% du chiffre d’affaires du secteur qui avoisine les 7 milliards d’euros.

Place au plat de résistance
Après cet apéritif et cette entrée, place au plat de résistance avec une présentation du bureau de prospective et de conseils NIQ concernant les performances des produits laitiers dans le contexte de l’inflation galopante.
- Premier constat: «La Belgique s’en sort mieux que ses voisins», notamment grâce à l’indexation automatique des salaires, qui permet aux consommateurs de mieux faire face dans un contexte inflationniste.
- Deuxième constat: la place importante des Marques de Distributeurs (MDD) – ou «marques blanches» – dans l’assortiment des grandes surfaces, plaçant la Belgique au 6e rang mondial du pourcentage de valeur occupé par ces MDD en magasin, avec 41%. Si l’on rajoute le fait que les marques soient plus chères en Belgique que dans les pays limitrophes, alors que les MDD sont à un prix équivalent, on comprend mieux pourquoi les consommateurs leur accordent une place de plus en plus prépondérante dans leur panier, d’autant plus dans un contexte d’inflation. En effet, sur 100€ dépensés en produits laitiers, 54€ le sont pour des MDD.
- Autre point d’attention, l’importance des réseaux sociaux et d’internet, notamment Tik Tok et le nombre croissant d’influenceurs. Ces éléments sont maintenant incontournables pour les sociétés privées afin de doper leurs affaires et conquérir les publics jeunes.
En conclusion, les consommateurs se sont adaptés à la crise de l’inflation en changeant leurs habitudes d’achats (vers les MDD), mais ne reviendront pas en arrière, augmentant encore le poids des enseignes de distribution dans les négociations économiques avec les transformateurs.

Catherine Pycke quitte la présidence de la CBL et est remplacée par Sébastien Buytaert (©Archives Pleinchamp)

Lien Callewaert (©Archives Pleinchamp)
La cerise sur le gâteau
Pour terminer cette matinée riche en chiffres et en enseignements, Catherine Pycke laisse sa place à la Présidence de la CBL à Sébastien Buytaert, CEO de Lactalis Benelux. L’occasion de la remercier pour le travail effectué ces 5 dernières années, notamment durant la crise du Covid et durant la transition entre l’ancien Directeur, Renaat Debergh, et Lien Callewaert depuis l’année passée, ainsi que de souhaiter bonne chance au nouveau Président pour les deux années de mandat à venir.
Toutes les présentations et interventions peuvent être consultées sur : https://www.bcz-cbl.be/fr/assemblee-annuelle-2024
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