Une première édition des Beefdays très connectée

Province de Namur

Après avoir mis à l’honneur l’élevage laitier à travers des «Milk days» pleinement réussis en mars dernier, l’awé se devait de rendre la pareille à la filière viandeuse. La première édition des Beefdays a donc eu lieu ce jeudi 12 septembre chez Philippe et Charles Van Eyck, à Lonzée. Une journée placée sous le signe du numérique. L’occasion de découvrir les potentialités d’aide à la décision offerte par les nombreuses applications sur le marché.

Ronald Pirlot

C’est dans le majestueux écrin de la Ferme de l’Abbaye d’Argenton, à Lonzée, que s’est déroulée la toute première édition des Beefdays. Une journée entièrement dédiée à l’élevage viandeux organisée par l’awé groupe, en partenariat avec l’Agence du Numérique, au sein de l’exploitation de Philippe et Charles Van Eyck. Une ferme de type polyculture-élevage, où père et fils élèvent 500 bovins de race Blanc Bleu Belge. C’est dire si, dès le porche d’entrée, le visiteur était plongé dans le vif du sujet.

6 ateliers

Pour cette journée, Elevéo a mis les petits plats dans les grands puisque ce ne sont pas moins de six ateliers qui attendaient les visiteurs, à travers un cheminement dans les étables de la ferme. Au programme:

  • Les «paramètres technico-économiques» qui visent à améliorer la productivité de l’exploitation, à travers des données telles que l’âge du premier vêlage, l’intervalle vêlage, «le nombre de veaux nés »… ;
  • le «suivi de croissance» permet de suivre le troupeau, de détecter et corriger rapidement un retard de croissance qui peut être d’origine alimentaire, sanitaire ou génétique ;
  • le «monitoring» qui permet de détecter les premières chaleurs, le meilleur moment d’insémination ;
  • le «numérique au cœur des prairies» (voir encadré ci-après) ;
  • la «génomique», qui étudie la performance d’un bovin (taille, musculature, fertilité, efficience alimentaire) sur base de sa génétique et de son environnement (alimentation, management…) ;
  • le conseil d’accouplement Blanc-Bleu Belge, à travers des évaluations génétiques de nature à aider l’éleveur dans le choix de ses reproducteurs.
beefday

Autant de données pour lesquelles existent désormais un panel d’outils numériques destinés à aider l’éleveur dans son quotidien, de devenir plus compétitif, de mieux respecter l’environnement… Reste que ce matériel présente un coût. Comptez par exemple 2.500€ pour un collier capable de détecter les premières chaleurs. A chacun de déterminer la rentabilité de pareil investissement pour son exploitation.

«La technologie m’intéresse!»

Noé Vandenhole

Elève en 6e technique de qualification agricole à l’IPES d’Ath, Noé se destine à reprendre la ferme familiale à Frasnes-lez-Anvaing. A l’instar de ses camarades de classe, il a pu découvrir le panel d’outils technologiques mis à disposition par l’AWé pour aider l’éleveur dans sa prise de décision au quotidien. «Franchement, je ne savais pas que la technologie était poussée à ce point. Surtout pour la race Blanc-bleu. Je pense notamment aux nouvelles technologies en matière de vêlage, c’est quelque chose qui m’intéresse. Le fait notamment d’équiper la bête d’une cellule permet de recevoir des informations au quotidien qu’il nous serait impossible de voir à l’œil nu. Avec papa, on en a déjà parlé entre nous. Le souci, pour l’instant, c’est que notre ferme se situe dans une zone où il n’y a pas beaucoup de réseau».

Noé-Vandenhole

W@llHerbe: la première «coupe» prévue en 2025

Cozmin Lucau-Danila

Pour l’éleveur, connaître la biomasse d’une prairie est fondamental pour l’optimalisation nourricière de son bétail. «Divers outils existent, tel que l’herbomètre numérique, mais son usage peut vite s’avérer fastidieux. Il y a également les drones, mais cela revient cher. Enfin, il y a les images satellites qui peuvent déterminer la hauteur d’herbe avec une précision de 2cm, mais ces images ne sont disponibles que tous les 5-6 jours, dans le meilleur des cas».

D’où le projet W@llHerbe développé par le CRA-W en partenariat avec Elevéo, Waldigifarm, Fourrages Mieux, UCL, ULiège GxABT. Il consiste à croiser les données satellites avec les algorithmes de données (dont notamment les données météo très localisées d’Agromet) de l’intelligence artificielle. Ce qui permet, même en cas d’absence prolongée d’images satellitaires, de proposer une évaluation de la pousse de l’herbe selon les schémas préétablis. «Un outil qui devrait être disponible pour le printemps prochain».

Cozmin-Lucau-Danila

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