Vol au-dessus d’un lit de semis
Dossier spécial Libramont
La bête était impressionnante, trônant de tout son long au milieu du Pôle Innovation et Agriculture connectée de la Foire de Libramont : le drone DJI Agras T30 d’Agriflight, son envergure de 2,8m et ses presque 27kg de masse à vide avait tout pour attirer le regard. Il faut dire qu’au royaume des Fendt et des John Deere, les drones sont encore loin d’être les rois malgré des attraits évidents pour les agriculteurs… Mais si c’était ça, le futur de l’agriculture ?
Florian Mélon
Arnaud Laurencin, d’Agriflight
« Le drone, c’est vraiment un bon complément au travail du tracteur, nous lance tout de go Arnaud Laurencin, responsable d’Agriflight, une société spécialisée dans l’agriculture par drone. Si la culture est déjà haute, si le sol est trop meuble pour le passage du tracteur ou si la parcelle n’est pas accessible, on peut faire le semis au drone avec un rendement intéressant et une belle répartition des graines. » Autres intérêts : une meilleure anticipation des semis puisque ceux-ci peuvent être faits dès que l’agriculteur a le temps malgré le sprint des récoltes, le bénéfice de l’humidité résiduelle des céréales lorsque le couvert est semé avant la moisson et, évidemment, une compaction des sols réduites à néant.
Si ce mastodonte volant est principalement utilisé pour le semis d’engrais verts (surtout du trèfle) ou de cultures, son application peut aller bien plus loin même si la législation en la matière est toujours très restrictive. « J’espère bientôt pouvoir proposer à mes agriculteurs des travaux de pulvérisations puisqu’avec le drone, on est vraiment dans l’agriculture de précision : la bonne dose, au bon endroit, au bon moment. »
L’oeil du DJI agras T30
Le seul à faire ça en Belgique
Arnaud Laurencin est le seul entrepreneur à proposer ce genre de services en Belgique, pour le plus grand plaisir de « ses » agriculteurs. « J’ai toujours plus de demandes, les agriculteurs sont contents et reviennent vers moi. C’est la preuve que le semis au drone est une option intéressante pour l’agriculture, c’est chouette ! »
Dernier grand avantage du semis au drone : la répartition quasi parfaite des graines sur la parcelle concernée. « On commence par délimiter la parcelle pour le GPS puis on encode les variables telles que la hauteur de vol, le grammage des graines, etc. Le drone va ensuite quadriller la zone de manière uniforme et autonome. Ça fonctionne vraiment bien. »
L’agriculture par drone n’est pas encore très répandue chez nous mais semble avoir un bel avenir devant elle. En tout cas, Arnaud Laurencin ne doute pas de l’efficacité de « sa » méthode, un pied dans les champs, l’autre dans le futur mais assurément la tête dans les nuages.
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